Retour histoire de l'église

 

 



L'église est le monument le plus ancien de Carentan. Elle repose sur un fond très solide, un rocher de calcaire dur. Une légende dit que le premier édifice aurait été bâti vers le milieu du VIème; siècle par Saint Marcouf venu évangéliser le Cotentin, mais la première paroisse fût la chapelle Saint Germain, bâtie dès avant le XIème siècle, donc l'église actuelle n'existait pas encore.

La première église, romane, fût édifiée à l'emplacement actuel vers le XIème et XIIéme siècle, elle était de type fortifiée, entourée de fossés, avait son cimetière, une tour clocher ou une tour lanterne, massive à créneaux et dépouvue de flèche. Les seuls restes de cette église sont; à l'extérieur, le grand portail ouest (fin XIIème) de style roman, avec ses piédroits à colonnettes, son arcade décorée de zigzags opposées formant un losange, architecture typiquement Normande. Les bombardements de juin 1944 l'on malheureusement abimé. Ce portail était précédé d'un porche avancé, couvert de larges pierres plates imbriquées, dont quelques unes existent encore. A l'intérieur, les quatres maîtres piliers de la croisée du transept, leurs chapiteaux à moulures fantastiques et leurs arcades plein cintre sont de style roman, les piliers de la nef, flanquées de colonnes et de colonnettes, datent également du XIIème siècle, jusqu'à une hauteur de trois mètres, car ils furent arasés au XVème siècle lors de la reconstruction de l'église tombée en ruines du fait des guerres.

La seconde église, fut rebâtie grâce à Guillaume de Cerisay, grand bailli du Cotentin, et de sa femme Jacqueline de Rantot, une date inscrite dans la dernière travée du collatéral sud de la nef, confirme cette époque de restauration (avril 1443). La restauration fut faite presque dans sa totalité, à cette époque furent construits le choeur, les déambulatoires, les chapelles. Coté nord, à la voûte de la première travée du déambulatoire on relève sur un écusson "MCCCCLXVI ces fondements furent assis".

En 1517, fut bâti, à l'est dans l'axe de l'église, derrière le choeur, la chapelle du "Rosaire", c'est seulement en 1855, qu'on construisit une sacristie à l'est du croisillon nord. Exterieurement, le grand portail ouest était surmonté autrefois d'une très grande fenêtre obtruée au XVIIIème siècle pour placer l'orgue. Tout près, s'étayant sur le contrefort de droite flanquant le grand portail, on remarque à deux mètres du sol la trace d'une ancienne ouverture donnant à l'intérieur sur l'escalier des orgues, une très curieuse inscription en latin gothique, n'est toujours pas déchiffrée de nos jours.

Sous le portail sud, à gauche dans une niche, une sorte de gisant montrant un corps squelettique dont la tête est disparue. A l'intérieur, une petite pièce construite près de la chapelle Notre Dame de lourdes retient l'attention, on entre dans cette pièce appelée le "caveau", par une porte à encadrement en anse de panier sur lequel sont scultées des têtes de mort. Autrefois de grandes statues d'anges surmontaient cette porte. Peut être déposait on les défuns dans ce caveau ou s'agit il d'un ancien ossuaire utilisé quand les inhumations se faisaient à l'intérieur de l'église.